DCNS mise sur l’international et l’énergie pour passer de 3 à 5 mds EUR de c.a. en dix ans

Un an après sa nomination à la tête de DCNS, le PDG Hervé Guillou a dévoilé ses orientations stratégiques, qui doivent permettre au constructeur naval d’atteindre un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros en 2024, après le repli constaté l’an dernier, de 7,4% à 3,06 milliards d’euros.

Pour y parvenir, l’entreprise devra « avoir une empreinte internationale forte » et tirer la moitié de ses revenus de ses activités à l’étranger, contre environ 38% aujourd’hui, indique M. Guillou, qui estime cet objectif « atteignable dans la période 2018-2020 ». A terme, le chiffre d’affaires à l’international passerait ainsi de 1,16 à plus de 2,5 milliards d’euros.

DCNS entend notamment renforcer son ancrage en Arabie Saoudite, où il assure la maintenance de sept frégates et deux pétroliers ravitailleurs, et en Egypte, qui a acheté ces derniers mois une frégate multimissions FREMM et quatre corvettes Gowind.

L’entreprise espère en outre vendre prochainement sa FREMM au Canada et son sous-marin Scorpene à l’Australie et à la Pologne, tout en restant à l’affût des « besoins colossaux » de l’Inde « sur tous les segments de marché ». Le pays a achevé en avril la construction du premier des six Scorpene commandés en transfert de technologie.

Autre priorité stratégique de DCNS, la production d’énergies marines renouvelables doit passer en dix ans d’une part « proche de zéro » à au moins 15% du chiffre d’affaires, soit 750 millions d’euros.

Le groupe entend s’affirmer comme « un des spécialistes mondiaux » dans l’hydrolien (production d’électricité à partir des courants marins), à travers sa filiale irlandaise OpenHydro acquise en 2013 et qui s’apprête à mettre en service d’ici la fin de l’année deux sites expérimentaux, en France et au Canada.

Dans l’éolien en mer, DCNS va plutôt « se positionner en soutien d’un ou deux spécialistes », à l’instar du partenariat avec Alstom (en cours de rachat par l’Américain General Electric) pour développer une turbine flottante d’ici 2019.

Par ailleurs, l’entreprise a engagé une réduction de ses coûts pour renouer avec les bénéfices cette année, après la perte de 336 millions d’euros enregistrée en 2014. Ce plan sur trois ans doit se traduire par 100 millions d’euros d’économies dès 2015 et « apporter au moins 100 millions d’euros de résultat opérationnel en 2018 », précise M. Guillou.

« En fin de plan, on doit arriver au niveau de marge des meilleurs du marché », soit 5% à 8%, ajoute-t-il.

gbh/fpo/LyS

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