Fukushima: soupçons d’écoulement d’eau contaminée dans la mer

« Il existe de forts soupçons que l’eau hautement radioactive accumulée dans le sol ne se répande dans la mer », ont conclu les membres de l’autorité lors d’une réunion diffusée sur l’internet.

« Je souhaite que, tout en faisant la lumière sur l’origine de cette contamination, soient prises les mesures appropriées. Il est également nécessaire d’évaluer l’impact sur les espèces halieutiques et les fonds marins », a déclaré le directeur de l’autorité, Shunichi Tanaka, tout en demandant que soit mesuré l’impact de davantage d’éléments radioactifs (pas seulement le césium).

« C’est prioritaire, même si ce n’est pas facile », a-t-il insisté, en reconnaissant que « malheureusement, cette situation risque de durer encore un peu ».

La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), qui gère le complexe atomique, a annoncé mercredi avoir constaté une nouvelle augmentation du niveau de césium radioactif dans un puits de prélèvement situé entre les réacteurs et la mer.

Elle avait déjà fait état mardi d’une multiplication par 90 de ce niveau en trois jours, mais la situation s’est encore aggravée depuis.

Selon les prélèvements effectués le 9 juillet, l’eau souterraine en un point situé à environ 25 mètres de la mer contenait 11.000 becquerels de césium 134 par litre (contre 9.000 la veille) et 22.000 becquerels de césium 137 (contre 18.000).

« Nous ne sommes pas pour le moment en mesure de dire si l’eau contaminée s’écoule ou non dans la mer », a déclaré Tepco.

La compagnie ne connaît en outre pas les raisons de ces hausses phénoménales.

Tepco promet toutefois de renforcer les contrôles et de prendre des dispositions pour empêcher de contaminer davantage l’océan Pacifique voisin.

Le 5 juillet, Tepco avait déjà découvert au même endroit un niveau très important d’autres éléments radioactifs, en l’occurrence une quantité de strontium 90 et autres éléments produisant des rayons bêta, de 900.000 becquerels/litre. Le 9 juillet, le niveau de ces substances était identique, 900.000 becquerels/litre, soit plusieurs milliers de fois le plafond admis pour l’eau de mer.

Tepco avait expliqué que le point de prélèvement se situe là où passe un tuyau et où s’étaient déversées de grandes quantités d’eau contaminée le mois suivant la catastrophe atomique, soit en avril 2011. Cela n’explique toutefois pas l’augmentation soudaine des quantités de césium.

La centrale Fukushima Daiichi a été ravagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est de l’archipel.

Du combustible a fondu dans trois des six réacteurs du site, d’où la présence de nombreux éléments radioactifs alentour.

kap/pn/jh/ggy

TOKYO ELECTRIC POWER

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