La CIJ débute ses audiences sur le différend territorial maritime entre le Pérou et le Chili

Lima avait saisi la CIJ en janvier 2008, réclamant la souveraineté sur une portion de l’océan Pacifique de près de 40.000 kilomètres carré sous le contrôle du Chili ainsi que sur une portion d’environ 27.000 kilomètres carrés considérés par Santiago comme de la haute mer.

Pour les historiens, l’affaire portée devant la CIJ pourrait constituer l’un des derniers chapitres de la guerre du Pacifique (1879-1883), également surnommée « guerre du salpêtre », dont le Chili est sorti vainqueur et lors de laquelle le Pérou perdit 25% de son territoire tandis que la Bolivie perdit son accès à la mer.

La Bolivie, précisément, a envoyé des représentants à La Haye pour suivre les débats, dans le but de déterminer les conséquences de la procédure devant la CIJ sur ses prétentions à un accès à la mer.

Le plus haut organe judiciaire des Nations unies tiendra des audiences jusqu’au 14 décembre, le Pérou étant le premier à prendre la parole, lundi à partir de 15H00 (14H00 GMT) et mardi, le Chili devant présenter ses arguments jeudi et vendredi. Un deuxième tour de plaidoiries aura lieu la semaine suivante tandis qu’un jugement n’est pas attendu avant des mois.

Les présidents chilien Sebastian Piñera et péruvien Ollanta Humula ont indiqué à maintes reprises que leurs pays respecteraient la décision de la Cour à l’heure où, dans une affaire semblable, la Colombie a décidé de ne plus reconnaître la compétence de la CIJ en matière de délimitations territoriales, en réaction à une décision accordant à son détriment une vaste zone maritime au Nicaragua.

Dimanche, à la veille du début des audiences, le président chilien Sebastian Piñera a appelé ses citoyens à éviter les « nationalismes exacerbés, qui enveniment les âmes des peuples ».

Le Chili n’a accepté qu’à contrecoeur de se rendre à La Haye et assure que la frontière maritime entre les deux pays est fixée par des traités de 1952 et 1954 portant sur les zones de pêche.

Le Pérou estime de son côté que le tracé devrait être fixé une fois pour toutes à la lumière de la Convention de l’ONU sur la mer, et suivre une ligne Sud-Ouest équidistante depuis la frontière terrestre et non une ligne allant plein Ouest parallèle à l’équateur

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