La sardine portugaise, rare et chère, peine à se faire mettre en boîte

« La sardine a atteint cette année des prix inimaginables. Les conserveries ne peuvent pas la payer au même prix que le consommateur final, cela nous pose des problèmes de compétitivité dans un marché mondial », a alerté vendredi Narciso Castro e Melo, secrétaire général de l’Association nationale des industries de conserves, dans une interview au quotidien Jornal de Noticias.

Les conserveries, dont 60% de la production totale part à l’exportation et génèrent un chiffre d’affaires de près de 240 millions d’euros, doivent depuis septembre dernier importer des sardines d’Espagne, du Maroc et de France pour faire face au manque de sardines portugaises, selon des statistiques officielles.

Ces onze derniers mois, le prix de la sardine au kilo a augmenté en moyenne de 73% au Portugal par rapport à l’an dernier, rapporte le journal portugais. Le panier, soit environ 22,5 kilos de marchandise, se serait même négocié à plus de 300 euros cet été sur les étals.

La quantité de sardine pêchée a été revue à la baisse ces dernières années afin de garantir la survie de l’espèce, passant de 68.000 tonnes en 2008 à 55.000 en 2011, soit une réduction d’environ 24%.

Cet effort a été récompensé en 2010 par l’attribution de l’exigeante certification de durabilité Marine Stewardship Council (MSC) à la sardine portugaise, un éco-label attestant d’une pêche éco-responsable.

Mais en janvier 2012, son appellation MSC, la seule décernée à une espèce de la péninsule ibérique, a été suspendue sine die faute de stocks et de règles de capture suffisants.

Depuis les quotas ont été drastiquement réduits à 36.000 tonnes, conduisant les pêcheurs portugais à rester au port pendant 45 jours, sans toutefois les pénaliser.

« Nos revenus ont été compensés par l’augmentation du prix moyen de la sardine et par la capture d’autres espèces », a affirmé Humberto Jorge, président de l’association nationale des organisations de pêche, au Jornal de noticias. « Notre seule préocuppation vient de notre incapacité à fournir l’industrie » nationale, a t-il précisé.

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