L’escalade de la tension se poursuit entre Gibraltar et Madrid

Les services des douanes, qui dépendent du ministère des Finances, ont décidé d’interdire le passage à la frontière entre l’Espagne et Gibraltar de ces camions, à la demande du parquet général, selon la presse.

La dernière phase de tensions entre Londres et Madrid date du 24 juillet lorsque Gibraltar a installé un récif de 70 blocs de béton empêchant l’accès des pêcheurs espagnols à une zone riche en fruits de mer dans les eaux autour du rocher revendiquées par Madrid et Londres.

Depuis, Londres et Madrid ont décidé de porter leurs différends sur la souveraineté de Gibraltar devant les instances et tribunaux internationaux et s’accusent mutuellement de jeter de l’huile sur le feu.

Et les files d’attente à la frontière s’allongent régulièrement, comme samedi, en raison d’un renforcement des contrôles espagnols vus par Gibraltar comme des mesures de représailles.

Vendredi, le chef du gouvernement de Gibraltar Fabian Picardo avait rejeté la demande de Madrid de retirer les blocs de béton.

Son gouvernement a démenti samedi, dans un communiqué, avoir accepté « des conversations à deux ou à quatre » entre Londres, Madrid, Gibraltar et la région d’Andalousie, comme évoqué dans la presse.

De son côté, le préfet d’Andalousie Carmen Crespo a rejeté la proposition du gouvernement de Gibraltar de rétablir l’autorisation de pêche au filet pour les 59 bateaux de pêche espagnols dans les eaux contestées et qui avait été supprimée l’an passé, estimant que ce n’était pas à Gibraltar de décider.

Sur le terrain, la garde civile espagnole a publié vendredi une vidéo montrant une inspection des blocs de béton placés par les autorités de Gibraltar. L’initiative a aussitôt été qualifiée de « grave violation de la souveraineté britannique » par le gouverneur du territoire, Sir Adrian Johns.

L’Espagne, qui a cédé ce petit territoire à l’Angleterre à l’issue d’un conflit militaire en 1713, devenu depuis un territoire abritant une base navale et de renseignement britannique, tente de le récupérer depuis des dizaines d’années et assure que les eaux territoriales lui appartiennent car elles ne figuraient pas dans le traité d’Utrecht.

Face à l’escalade verbale entre Londres et Madrid, l’Union européenne s’est engagée à envoyer une mission d’experts « aussi vite que possible ».

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