« La Commission analyse actuellement les conditions d’application de la taxe au tonnage et a demandé des précisions à la Grèce », ont indiqué à l’AFP les services du commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia.
Cette taxe, qui consiste à imposer les entreprises du transport maritime en fonction du tonnage qu’elles exploitent, permet aux armateurs grecs de ne pas payer d’impôts sur les bénéfices. Il est impossible de savoir ce qu’elle rapporte à l’Etat grec.
Ce statut fiscal a été octroyé aux armateurs grecs en 1953 pour qu’ils puissent reconstruire leur flotte anéantie pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui a permis à la flotte grecque de demeurer à ce jour la première au monde, devant celles du Japon et de l’Allemagne.
Selon la presse grecque, la demande de la Commission aurait d’ailleurs été faite sous l’impulsion des armateurs allemands qui perdent des marchés.
La Commission a cependant démenti que son action soit liée à des demandes d’autres armateurs, expliquant que « l’investigation n’est pas une initiative isolée avec la Grèce comme cible, mais fait partie d’une investigation de la Commission pour vérifier que les lignes directrices maritimes (en matière de concurrence, ndlr) sont respectées à travers l’Europe ».
La Grèce a jusqu’au 30 octobre pour répondre à la Commission, mais elle peut lui demander plus de temps pour fournir les informations demandées, si nécessaire.
Le Premier ministre grec Antonis Samaras a rencontré lundi des représentants de l’Union des armateurs, entrepreneurs souvent critiqués en Grèce en raison de leur régime fiscal avantageux, et leur a demandé leur soutien « en ce moment difficile » pour le pays qui se prépare à affronter une sixième année de récession.