Au cours de l’été 2022, de mai à septembre, 3.258 opérations de secours coordonnées par le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Méditerranée (Cross-Med) ont été menées, soit une hausse de 57% par rapport à 2019, avant l’épidémie de Covid-19.
« De plus en plus de gens veulent profiter des loisirs en mer mais ne connaissent pas le milieu marin (…) ni comment se comporter en mer », a constaté le vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi, préfet maritime de Méditerranée, en charge de la sécurité et du maintien de l’ordre en mer, lors d’une conférence de presse dans les locaux du commandement de la Marine nationale à Marseille.
Au total, les différents services de sauveteurs sont intervenus auprès de 7.958 personnes durant la saison sur les côtes des Bouches-du-Rhône, d’Occitanie et de Corse, un chiffre similaire à ceux de 2021 et 2020, années également marquées par le Covid-19.
L’épidémie « a amené sur nos côtes de nouvelles populations qui jusqu’ici allaient à l’étranger en vacances », a constaté Philippe Michaud, directeur du Cross-Med.
Signe de cette tendance en hausse, 35 personnes sont mortes lors des opérations de sauvetage, soit 9 de plus qu’en 2021.
Parmi les causes de ce phénomène, une « ubérisation de la consommation de loisirs et de plaisance en mer », a déploré le patron du Cross-Med, désignant le phénomène croissant de locations de particuliers à particuliers de bateaux et autres jet-skis, qui souvent n’offrent « pas le même niveau de vérification et de connaissance » des équipements et des risques.
Ce phénomène se couple également, selon lui, d’une « dégradation manifeste de la flotte de plaisance », avec « des navires de particuliers qui sortent davantage ».
Pour prévenir cette montée des incidents, des contrôles plus nombreux sont effectués, 14.741 en 2022, dont 2.960 ont donné lieu à des contraventions.
Près du tiers de ces contraventions ont concerné des excès de vitesse et le non-respect des zones de navigation, alors que « l’utilisation d’engins sur-motorisés », tels les jet-skis, se répand, entraînant « des blessures nouvelles, très graves et irrémédiables », selon le responsable du Cross-Med.