Méditerranée: les aires protégées trop dispersées pour protéger la biodiversité (étude)

Les auteurs de l’étude (IRD, CNRS, universités de Montpellier 2, d’Aix-Marseille, du Québec, de Mercator Océan) ont choisi d’étudier “le degré de connectivité”, c’est-à-dire le degré d’échange entre les aires marines protégées (AMP) afin d’évaluer l’efficacité de ce réseau.

“En prenant l’exemple du mérou brun, espèce emblématique de Méditerranée sévèrement exploitée et dont la survie dépend des AMP, et en utilisant des modèles biophysiques de dispersion larvaire, ils ont montré que les AMP méditerranéennes sont loin de constituer un véritable réseau connecté”, explique mardi un communiqué des centres de recherche impliqués dans l’étude.

Les emplacements des AMP “répondent plus à des contraintes politiques et économiques locales qu’à une réelle stratégie globale”, regrettent les chercheurs.

Pour eux, cette faible connectivité “menace potentiellement la préservation d’espèces ayant des caractéristiques biologiques similaires”.

L’étude souligne notamment que la distance moyenne de dispersion des larves de mérou est de 120 km, alors que la distance moyenne observée entre les aires protégées est de 1.032 km, “ce qui laisse de nombreuses populations locales isolées”.

Les scientifiques soulignent aussi “la grande hétérogénéité de la distribution des AMP, avec une faible densité dans le Sud-Est”, c’est-à-dire à proximité des côtes libyennes et égyptiennes.

L’étude rappelle que la mer Méditerranée représente seulement 0,82% de la surface des mers et des océans à l’échelle mondiale, mais qu’elle abrite 4 à 18% des espèces marines et que plus de 8% d’entre elles sont endémiques.

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