« Il y a dans ce territoire une histoire difficile, un peuple premier pour qui j’ai le plus profond respect et des gens qui sont arrivés après. Mais il faut que nous soyons capables pour vous, les jeunes, de retrouver le chemin de la paix et du vivre-ensemble », a-t-il déclaré aux élèves du lycée Michel-Rocard de Pouembout, qui accueille des jeunes de tout le territoire dans ses filières agricoles.
Le « vivre-ensemble », notion inscrite dans les accords de Matignon (1988) et Nouméa (1998) qui ont ramené la paix en Nouvelle-Calédonie après la période de quasi-guerre civile du milieu des années 80, a été mis à mal par les violences de 2024 qui ont ravivé des tensions ethniques entre populations Kanak et européennes.
Mais il a mieux résisté en « brousse », la Nouvelle-Calédonie rurale dont fait partie Pouembout, que dans l’agglomération de Nouméa, plus touchée par les émeutes.
À Koumac (nord), Manuel Valls a échangé avec Wilfrid Weiss, maire apparenté Les Républicains mais élu sans étiquette. « Avec les responsables coutumiers kanak, on travaille main dans la main. Je ne sais même pas s’ils sont indépendantistes, je ne leur ai jamais demandé », a affirmé à l’AFP l’édile, qui appelle à un accord pour « retrouver le chemin de la paix ».
Le ministre des Outre-mer a ensuite rendu hommage à Jean-Marie Tjibaou, figure du mouvement indépendantiste assassiné en 1989, en déposant une gerbe sur sa tombe à Tiendanite (côte Est).
« Je crois au sens des symboles et de l’histoire. À l’époque, chacun avait pris conscience que le sang avait coulé et que l’on ne pouvait pas continuer », a-t-il déclaré, s’inscrivant dans les pas de Michel Rocard et Lionel Jospin, signataires respectifs des accords de Matignon et Nouméa.
« Le sang a coulé à nouveau. Ce que j’espère, c’est remettre tout le monde autour de la table », a ajouté le ministre, arrivé samedi en Nouvelle-Calédonie.
Des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie doivent démarrer mercredi. Mardi soir, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a levé le doute sur sa participation. « Nous serons présents à la table des discussions », a confirmé à l’AFP le député Emmanuel Tjibaou, qui mènera la délégation indépendantiste.