Sans surprise, les élus du CE ont rejeté les trois offres déposées par l’ex-directeur du port de Marseille Christian Garin, l’entrepreneur corse Patrick Rocca et le groupe Baja Ferries de Daniel Berrebi, selon le texte des motions adoptées transmis à la presse par la CGT.
Dans les trois cas, assurent les représentants du personnel, « la discontinuité économique n’est pas garantie, ni validée par une décision de la Commission européenne ». Cette question notamment est au coeur du processus de reprise engagé avec le placement en redressement judiciaire de la SNCM le 28 novembre: pour espérer échapper à la double condamnation européenne à rembourser plus de 400 millions d’euros d’aides publiques jugées indûment perçues, il faut créer une nouvelle compagnie suffisamment différente aux yeux de Bruxelles.
En outre, les élus du personnel dénoncent aussi trois offres de reprise qui « ne comporte(nt) aucune garantie pour l’emploi », un nombre de salariés conservés « faible » (497 dans l’offre de M. Rocca, 800 pour M. Berrebi et 897 pour M. Garin). Les prix de cession sont également jugés trop bas (3 millions d’euros pour M. Rocca, 5 millions pour M. Berrebi et 12,25 millions pour M. Garin), même si les offres ne portent pas à chaque fois nécessairement sur les mêmes actifs.
Les actionnaires de la SNCM, Transdev (66%) et l’Etat (25%), avaient obtenu le placement en redressement judiciaire de la compagnie, contre l’avis du CE, officiellement pour lui permettre d’échapper aux condamnations européennes. La société a depuis reçu 17 marques d’intérêt, mais seulement trois offres fermes, que le tribunal de commerce de Marseille doit examiner mercredi à huis clos.