Vendée Globe, nouveau temps de référence pour Thomson au cap de Bonne espérance et abandon de Safran

 
Encore un nouveau temps de référence !
Alex Thomson vient de faire baisser la barre de la descente de l’Atlantique à 17 jours 22 h et 58 mn soit plus de 5 jours de moins que le temps établi par Armel Le Cléac’h en 2012 (22 jours 23 heures et 46 mn). Mais les moyennes devraient commencer à sensiblement baisser dans une zone de transition météorologique qui permettra peut-être aux marins de tête de prendre un peu de repos… Depuis 18 jours, ils sont sur le pont !
 
La longue route avec des hauts et des bas…
« Je ne peux pas être en mode course, ce n’est pas le Vendée Globe que j’attendais et que j’imaginais faire. Je subis plus que je n’anticipe… Je vais continuer à avancer tant bien que mal malgré les soucis techniques mais c’est dur. » confiait cet après-midi à la vacation Jérémie Beyou (Maître CoQ) handicapé par ces deux fleets (moyen de communication par satellite) totalement hors-service. Le skipper ne peut plus recevoir de fichiers météo et doit faire sa route à l’ancienne, au baromètre et au flair. Plus loin derrière, à 2000 milles de Maître CoQ, le groupe des 14 Imoca, non loin de la latitude de Rio de Janeiro, a souffert toute la nuit dernière et commence à trouver l’Atlantique Sud bien longuet : « Si j’ai décidé de faire le Vendée Globe c’était aussi pour revenir dans ce vent austral qui m’attend et dont j’ai hâte ! J’ai déjà connu ces mers il y a quelques années. Il y aura de la glisse, c’est un toboggan génial, mais il faut bien se préparer. » Bien se préparer à l’océan Indien puis au Pacifique Sud, tel est l’objectif pour tous les marins du Vendée Globe. Les contrôles du bateau, les réparations des voiles, les menues bricoles : voilà, à côté de la régate, le programme des prochains jours en mer… avant de rentrer dans le dur.
 
L’abandon de Safran (Morgan Lagravière)
 
Suite à l’avarie de gouvernail survenue en fin de matinée, le skipper de Safran Morgan Lagravière, confirme son abandon sur le Vendée Globe, en accord avec son équipe et son partenaire.

Joint par son équipe cet après-midi, Morgan expliquait : « J’ai eu une nuit très agitée avec des soucis de pilote automatique. J’avais entre 20-25 nœuds de vent et le bateau était incontrôlable. Je suis parti à l’abattée 4 à 5 fois. Alors que je faisais une sieste à la mi-journée, j’ai senti le bateau partir au tas. En sortant, j’ai constaté que le safran sous le vent était sorti de son socle et qu’il en manquait les 2/3. Je pense que c’est dû à un choc avec un OFNI*.

Malheureusement, je n’ai pas de quoi réparer une telle avarie, c’est donc la fin pour moi.
Je veux cependant garder en tête les points positifs de cette aventure : 18 jours de course extraordinaires à bord d’un bateau très performant, avec lequel je suis toujours resté dans le coup. Ce parcours en solitaire a également été l’occasion d’apprendre un peu plus sur moi et sur ce qui est important dans la vie. Je veux remercier toute mon équipe technique ainsi que tous les fans qui m’ont soutenu.
 »
 
Morgan navigue actuellement en direction de Cape Town (Afrique du Sud), qu’il devrait atteindre d’ici trois jours.
Philippe Petitcolin, Directeur Général de Safran, fait part de son soutien au jeune skipper :  «C’est une déception immense pour Morgan, l’équipe du Safran Sailing Team, ainsi que pour l’ensemble des collaborateurs de Safran qui ont suivi et accompagné avec passion le bateau dans cette aventure. Depuis le départ des Sables d’Olonne, le duo Morgan – Safran s’est montré totalement à la hauteur du défi, se maintenant en permanence dans le groupe de tête. Morgan a fait preuve d’un bel esprit de compétition et de combativité, à la hauteur des valeurs de Safran. Je m’associe à tous les collaborateurs du Groupe pour le soutenir dans ce moment difficile.

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