Les six navires prévus pour effectuer la traversée lundi sont restés à quai, le mouvement étant suivi par 60% des marins, selon un représentant de la CGT, Yann Pantel.
Ce syndicat déplore que les directions des deux compagnies ne s’engagent pas sur le maintien du niveau actuel de desserte dans la nouvelle DSP.
Selon le syndicaliste, la SNCM, notamment, n’a pas intégré dans son offre l’emploi de deux car-ferries -le Danielle-Casanova et le Napoléon-Bonaparte- qui sont utilisés en renfort pendant les vacances scolaires et la haute saison touristique.
« Nous craignons que durant ces périodes, les passagers n’aient pas d’autre choix que la compagnie privée Corsica Ferries », a ajouté M. Pantel.
« Sur l’essentiel, nous avons apporté (aux syndicats, ndlr), dimanche en conseil de surveillance, des réponses aux revendications sur la nature de la DSP », a indiqué à l’AFP le directeur marketing de la SNCM, Pierre Jaumain, évoquant un taux de grévistes de 33% parmi les personnels navigants sans disposer de tous les chiffres.
La CGT dénonce une concurrence déloyale sur la desserte et réclame l’application aux autres compagnies, notamment la Corsica Ferries, de l’inscription au premier registre maritime prévoyant l’application des lois sociales françaises.
De son côté, la compagnie italienne a tenté plusieurs recours contre la DSP devant les juridictions administratives française et européenne. Elle conteste notamment l’inclusion dans le périmètre de la DSP des services renforcés en période estivale.
La cour d’appel de Marseille lui avait donné raison mais le Conseil d’Etat a considéré en juillet que la conclusion d’une DSP, au contraire, « est subordonnée à l’existence d’un besoin réel de service public (…) sans qu’il y ait lieu de rechercher si ce besoin est justifié en permanence au cours de cette période ou de ces périodes ».