HISTOIRE : Chronique navale du 13 mai

13 mai 1707 (calendrier Julien) : Le chevalier de Forbin capture un convoi anglais (Manche).

Le chevalier de Forbin (frégate Mars) dans le cadre de la guerre de succession d’Espagne et de la guerre de course qu’il mène avec 8 navires, capture après abordage un convoi marchand anglais (2 des 3 vaisseaux de l’escorte et 21 des 52 navires marchands) filant vers le Portugal. Il sera promu chef d’escadre suite à cette victoire.

Déroulement :

Un grand convoi en partance pour les Antilles appareille des Downs sous la protection de trois navires de ligne. 18 miles nautiques à l’ouest de Beachy Head, le convoi rencontre l’escadre française de Dunkerque, commandée par Claude de Forbin et composée de sept navires de ligne et de six corsaires.

La bataille débute par l’attaque par trois navires français : La Dauphine, Blackoal et Griffon, du HMS Hampton Court. Wylde fait alors entrer cinq des plus grands navires marchands dans sa ligne de bataille et affronte l’assaut français. Pendant deux heures et demie, un feu nourri est échangé entre les deux escadres.

Après un combat désespéré, le HMS Hampton Court, son commandant tué, est pris à l’abordage par les équipages de La Dauphine et du Griffon et baisse son pavillon. La Dauphine, attaque alors le HMS Grafton et, rejointe par le Blackoal et le Fidèle, l’aborde et le capture après une demi-heure d’un violent combat au cours duquel le commandant anglais Edward Acton et une large partie des membres de son état-major périrent. Le HMS Royal Oak, commandant l’escadre anglaise, est violemment pris à partie, dès le début de l’engagement, par Le Mars du Comte de Forbin mais oppose une farouche résistance.

Après plusieurs heures de manœuvres et de combats, très endommagé et la cale remplie d’eau, le Royal Oak parvient à grand-peine à s’échapper vers le rivage avant de rejoindre les Downs.

La frégate Forbin est actuellement une frégate de défense aérienne, navire-jumeau du Chevalier Paul de la classe Horizon de la Marine nationale, qui a été mise en service en 2010. Ce type de navire a pour principale mission l’escorte et la protection d’un groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles-de-Gaulle.

Ordre de bataille : 

Escadre de Dunkerque, commandée par Claude de Forbin.

  • Le Mars, 60 canons, chevalier de Forbin ;
  • La Dauphine, 56 canons, comte de Roquefeuil ;
  • Le Fidèle, 56 canons, baron d’Arey ;
  • Blackoal, 54 canons, de Tourouvre ;
  • Salisbury, 50 canons, chevalier de Vezins ;
  • Griffon, 50 canons, chevalier de Nangis ;
  • Protée, 50 canons, comte d’Illiers ;
  • 6 navires corsaires

Flotte britannique

  • HMS Royal Oak, 76 canons, commodore Wylde ;
  • HMS Hampton Court, 70 canons, capitaine George Clements, capturé ;
  • HMS Grafton, 70 canons, capitaine Edward Acton, capturé ;
  • 52 navires marchands.


13 mai 1855 : Mort d’Ange-René-Armand MACKAU, 

député de 1830 à 1831, pair de France, ministre, sénateur du Second Empire, né à Paris le 17 février 1788, d’une ancienne famille irlandaise qui suivit en France-le roi Jacques II, petit-fils de la sous-gouvernante des sœurs de Louis XVI.

Il entra à seize ans dans la marine comme novice, sous les auspices de Jérôme Bonaparte dont il avait été le condisciple.

Il fit quelques campagnes avec celui-ci sur le Vétéran, devint aspirant de 1ère classe en 1808, après un brillant examen à Rochefort et fut appelé au commandement d’une station de gardes-côtes qui eut d’honorables engagements avec la croisière anglaise. Sous-adjudant du contre-amiral Baudin, qu’il suivit à l’escadre de la Méditerranée, il était, en 1810, comme enseigne, second du brick l’Abeille. Le 26 mai 1811, il rencontra le brick anglais Alacrity, d’une force supérieure, n’hésita pas à J’attaquer, et s’en empara. En récompense, il fut nommé lieutenant de vaisseau et chevalier de la Légion d’honneur, Capitaine de frégate en 1812 après des croisières heureuses et la prise de plusieurs navires marchands, il reçut le commandement de l’escadre française chargée de protéger les côtes de Toscane. En cette qualité, au mois de décembre suivant, il participa à la défense de Livourne, et put ramener, en 1813, dans le port de Toulon, tous ses vaisseaux ainsi que les nombreux approvisionnements tirés de Livourne et de Cènes. La Restauration lui ayant conservé son grade, il devint, en 1816, second à bord de la frégate l‘Eurydice; en 1818, il commanda le Golo, et fit campagne dans presque toutes les mers du globe, en même temps qu’il participa à d’importants travaux hydrographiques.

Capitaine de vaisseau le 1er septembre 1819, il fut envoyé en mission au Sénégal où l’on Cherchait à fonder de vastes établissements. Après enquête, il conclut à l’abandon de ce projet et au seul maintien du comptoir existant, Selon lui, le Sénégal ne pouvait être qu’une colonie d’échanges et non d’exploitation agricole. Gentilhomme de la chambre du roi à son retour en France, puis, commandant de la Clorinde, frégate de 58 canons, en juin 1821, il eut à conduire diverses négociations avec le Chili et le Pérou ; en 1825, il se rendit devant Haïti porteur d’une ordonnance royale qui spécifiait la reconnaissance de l’indépendance de l’île eu même temps que certains avantages pour la France. Après d’assez longs pourparlers il obtint que l’ordonnance fut entérinée.

Contre-amiral le 1er septembre 1825, membre du conseil d’amirauté en 1828, directeur du personnel de la marine le 17 septembre 1829, il eut à préparer en partie l’expédition d’Alger, et, président du collège électoral de Lorient, fut élu député du 2e arrondissement électoral du Morbihan (Lorient), le 23 juin 1830, par 102 voix (201 votants, 228 inscrits), contre 98 à M. Fruchard. Il prêta serment au gouvernement de Louis-Philippe, renonça aux fonctions de directeur du personnel, et obtint, en 1833, le commandement de l’escadre française chargée du blocus des ports hollandais. Peu de temps après, commandant de la station des Antilles, il alla à Carthagène demander réparation de l’insulte faite à M. Barrot, consul de France, brutalement emprisonné. Les premières négociations traînant en longueur, bien que M. Barrot eût été remis en liberté, M. de Mackau força la passe de Boca-Chica, menaça de bombarder Carthagène et obtint enfin satisfaction. En 1836, commandant en chef des forces de terre et da mer aux Antilles et gouverneur de la Martinique, il eut à se préoccuper, au cours de ses fonctions, du mouvement anti-esclavagiste qui naissait alors. Il s’efforça de maintenir l’ordre dans la colonie et d’améliorer le sort des noirs.

Vice-amiral le 30 mai 1837 et, de nouveau, membre du conseil d’amirauté, il alla, en 1860, à la tête de 43 vaisseaux de guerre, faire d’énergiques démonstrations devant Rio de la Plata, démonstrations à la suite desquelles il conclut une convention avec Rosas) dictateur de la République Argentine (29 octobre 1840). Pair de France du 20 juillet 1842, il commandait l’escadre de la Méditerranée, quand il fut appelé au ministère de la Marine et des Colonies le 24 juillet 1843, en l’emplacement de l’amiral Poussin. Durant son ministère, il réorganisa le service du contrôle et de la comptabilité, proposa les lois des 18 et 19 juillet 1845 qui préparaient l’abolition de l’esclavage, et celle du 3 juillet 1846, qui consacrait 93 millions à l’achèvement de notre flotte de guerre. Mais des procès scandaleux vinrent éclairer l’opinion sur les abus et le désordre qui régnaient dans l’administration de la marine; M. de Mackau s’efforça en vain d’y remédier, et accepta l’enquête demandée par la Chambre. D’un autre coté, le parlement jugeait insuffisantes les mesures qui avaient été prises contre l’esclavage, et les centres votèrent eux-mêmes la proposition de M. Ledru-Rollin. (Voy, ce nom.) Mis en échec sur une question dont le cabinet refusa de se déclarer solidaire, il donna sa démission de ministre le 8 mai 1847.

Grand Croix de la Légion d’honneur du 29 octobre 1845, M. de Mackau fut nommé amiral le 23 décembre 1847, resta à l’écart durant les événements de 1848, et entra de droit au Sénat du Second Empire, en qualité d’amiral, le 26 janvier 1852. Il mourut trois ans plus tard, après avoir vainement demandé, lors de la guerre d’Orient, un commandement que l’état de sa santé ne lui eût d’ailleurs pas permis d’exercer.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Le baron Armand de Mackau, par Charles-Philippe Larivière.
Marine & Oceans
Marine & Oceans
La revue trimestrielle MARINE & OCÉANS est éditée par la "Société Nouvelle des Éditions Marine et Océans". Elle a pour objectif de sensibiliser le grand public aux principaux enjeux géopolitiques, économiques et environnementaux des mers et des océans. Informer et expliquer sont les maîtres mots des contenus proposés destinés à favoriser la compréhension d’un milieu fragile.   Même si plus de 90% des échanges se font par voies maritimes, les mers et les océans ne sont pas dédiés qu'aux échanges. Les ressources qu'ils recèlent sont à l'origine de nouvelles ambitions et, peut-être demain, de nouvelles confrontations.

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.