John Kerry à Pékin, les tensions en mer de Chine méridionale au menu

Le Pentagone envisage l’envoi de navires de guerre et d’avions de surveillance dans la zone des 12 mille (22 km) autour de ces îlots, en construction accélérée depuis un an, la zone des 12 mille étant celle internationalement reconnue autour d’îles naturelles.

Ils sont situés dans l’archipel des îles Spratleys, revendiquées pour tout ou partie à la fois par la Chine, le Vietnam, les Philippines, Brunei, Taïwan et la Malaisie. La Chine, elle, affirme sa souveraineté sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, soulevant inquiétudes et tensions diplomatiques avec ses voisins.

Si les préparatifs du Pentagone recevaient l’approbation du président Barack Obama,qui doit recevoir à la rentrée son homologue chinois Xi Jinping pour une visite d’Etat, autre objet des entretiens de John Kerry, l’entrée des navires de la VIIe flotte américaine du Pacifique dans ce que Pékin considère comme ses eaux territoriales serait susceptible de créer une grave crise entre les deux géants économiques, de surcroît dans une artère maritime et commerciale stratégique, selon les analystes.

La semaine dernière, le Pentagone a publié des photos satellites montrant que la Chine s’affaire à grands pas à remblayer des récifs coralliens qu’elle transforme en ports et autres installations, dont une piste d’atterrissage en cours. Les surfaces utilisables sont passées en un an de 200 à 800 hectares.

A Pékin, John Kerry soulignera devant ses interlocuteurs, dont son homologue chinois Wang Yi samedi et, dimanche, le président Xi Jinping, « les conséquences très négatives pour l’image de la Chine, pour ses relations avec ses voisins, la stabilité régionale et potentiellement, pour les relations Chine/Etats-Unis » de ces activités, a-t-on indiqué dans l’entourage du secrétaire d’Etat américain.

Le tracé des revendications territoriales chinoise sur cette mer, datant des années 1940, borde souvent les cotes de ses voisins.

John Kerry « ne laissera aucun doute à ses interlocuteurs chinois sur la détermination des Etats-Unis à maintenir la liberté de navigation », a souligné un responsable de son entourage.

L’administration américaine est de plus en plus convaincue qu’elle doit envoyer à Pékin un signal clair sur les Spratleys et les autres îles que la Chine revendique, tout en « calibrant » ses opérations en mer pour éviter une crise majeure.

La convention de l’ONU sur le droit de la mer, que Washington n’a jamais ratifiée, ne s’applique qu’aux îles naturelles, selon les responsables américains.

Pékin se défend en accusant Washington d' »hypocrisie à peine voilée », selon un récent commentaire de l’agence officielle Chine nouvelle.

« Washington n’est aucunement fondé à pointer un doigt accusateur sur Pékin », car il ne s’agit que d' »un prétexte pour maintenir sa présence hégémonique dans la région », selon l’agence officielle.

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