DCNS table sur un retour à la rentabilité en 2015 après son trou d’air l’an dernier

DCNS a enregistré une perte nette de 336 millions d’euros, qui était anticipée même si elle se révèle un peu plus importante que prévu. Le chiffre d’affaires a lui reculé de 7,4%, à 3,06 milliards d’euros.

« Il n’y a pas de surprise par rapport à ce qui avait été annoncé », a déclaré son PDG, Hervé Guillou, arrivé à la tête du groupe en juillet dernier.

Thales, qui consolide le groupe de chantier naval à hauteur de 35% (le reste étant détenu par l’Etat), avait publié fin janvier un avertissement sur résultats lié aux difficultés de DCNS, estimant la perte nette de ce dernier à quelque 300 millions d’euros.

L’électronicien de défense, qui doit publier ses résultats annuels jeudi, avait précisé que « la contribution de DCNS à l’Ebit (résultat opérationnel courant, ndlr) (de Thales) serait ainsi négative d’environ 100 millions d’euros sur l’exercice 2014 ».

Ce trou d’air du groupe naval l’an dernier ne devrait toutefois être que passager. DCNS avait réalisé un bénéfice net de 114,7 millions d’euros en 2013 et table dès cette année en effet sur un retour à la rentabilité.

« Dès 2015, nous serons revenus à une rentabilité positive, faiblement positive mais positive », a affirmé Hervé Guillou.

« 2014 est véritablement un exercice de transition », a-t-il ajouté. Le groupe « s’est totalement mobilisé pour renouer progressivement avec la profitabilité à partir de 2015 et a mis en oeuvre un plan d’actions à cet effet ».

Selon lui, les audits menés par le groupe ont révélé « une bonne maîtrise technique de notre coeur de métier » mais fait apparaître « une nécessité de progresser » dans la maîtrise des coûts et des délais.

DCNS a été plombé par des charges et provisions dans le nucléaire civil (réacteur de recherche Jules Horowitz pour le Commissariat à l’énergie atomique, CEA), ainsi que dans certains programmes majeurs du naval de défense (sous-marins Barracuda).

Le groupe n’a en revanche donné aucun élément sur l’impact de la non livraison du premier des deux navires Mistral à la Russie, indiquant seulement qu’il continuait à exécuter le contrat, évalué à 1,2 milliard d’euros pour les deux navires.

-des économies sans toucher aux effectifs –

Pour redresser la barre, DCNS a mis en place un plan d’actions d’économie de 100 millions d’euros pour 2015. Il ne prévoit aucune réduction d’effectifs, a souligné Hervé Guillou.

« Nous avons pris un certain nombre de mesures d’urgence et décidé la mise en place d’une direction industrielle », a-t-il expliqué. Le groupe va également présenter en juillet « un plan de compétitivité à moyen terme qui prendra le relais du plan d’économies », a-t-il ajouté.

DCNS va ainsi déployer « un volet offensif pour trouver des relais de croissance sur son coeur de métier et à l’international » où il compte accélérer sa présence, a souligné Hervé Guillou.

L’international a représenté un tiers environ de son activité en 2014 (32,7%), et les prises de commande sont en forte hausse (+59%) à 3,6 milliards d’euros, dont 33% à l’étranger.

Pour 2015, le groupe qui vise un peu plus de trois milliards d’euros de prises de commande, peut d’ores et déjà s’appuyer sur la vente le 12 février dernier d’une frégate FREMM à l’Egypte, évaluée à un milliard d’euros, en parallèle du contrat pour la fourniture de 24 avions de combat Rafale au Caire.

Sa stratégie va s’articuler autour d’un premier cercle de pays, comme la Malaisie et le Brésil où DCNS est déjà présent au travers de coentreprises avec des partenaires locaux, ou encore l’Inde.

Il vise ensuite l’Egypte et l’Arabie Saoudite et enfin un troisième cercle avec des pays comme l’Australie, où il est en lice pour le renouvellement de la flotte de sous-marins du pays, un marché évalué à 20 milliards de dollars, ou la Pologne.

Dans le secteur de l’énergie marine enfin, DCNS va effectuer dans les six mois un examen en profondeur de chaque filière pour valider leur pérénité stratégique. La la plus mature assurément est OpenHydro, sa filiale irlandaise, qui est en « phase pré-industrielle », selon Hervé Guillou.

dlm/cb/els

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