Des baleiniers japonais quittent l’archipel pour l’Antarctique, sans harpons

Deux bâtiments – le 724 tonnes Yushinmaru et le 747 tonnes Daini Yushinmaru – sont partis du port de Shimonoseki (sud-ouest), l’une des principales bases de chasse à la baleine du pays, a expliqué un fonctionnaire gouvernemental.

Un troisième bateau, le Nisshinmaru, doit à son tour partir le 16 janvier pour les rejoindre, selon l’Agence japonaise de la pêche.

Ils prévoient d’effectuer des études d’observation visuelle et des prélèvements d’échantillons de peau. Ces recherches, censées être non-létales, dureront jusqu’au 28 mars, selon l’Institut de Recherche sur les Cétacés.

Comme ces études n’impliquent pas la capture des baleines, les harpons ont été retirés des navires.

Le Japon a renoncé pour la saison 2014-2015 à chasser la baleine en Antarctique, après un verdict de la Cour internationale de Justice (CIJ) qui, saisie par l’Australie, a jugé qu’il détournait à des fins commerciales une activité présentée comme étant destinée à la recherche animale.

Toutefois, comme le redoutent les organisations écologistes, Tokyo espère ultérieurement contourner cette décision en donnant à ses missions controversées une tournure plus scientifique afin de reprendre la pêche en 2015-2016.

Dans un nouveau plan présenté à la Commission baleinière internationale (CBI) et à son comité scientifique, le Japon a fixé un nouvel objectif annuel de pêche de 333 petits rorquals, contre environ 900 dans le cadre du précédent programme condamné.

Ce niveau de capture est jugé « nécessaire » par Tokyo pour collecter des informations sur l’âge de la population baleinière, données dont le Japon prétend avoir besoin afin de définir un plafond de captures permettant de ne pas menacer la survie de l’espèce.

Tokyo a également promis de limiter la période de recherche à 12 années à partir de l’exercice 2015-2016, en réponse aux critiques de la Cour sur la durée indéterminée de son précédent programme.

Le Japon a tué 251 petits rorquals dans l’Antarctique durant la saison 2013-2014 et 103 l’année précédente, bien en-deçà de son objectif en raison du harcèlement du groupe écologiste Sea Shepherd.

Tokyo continue parallèlement de chasser les baleines « au nom de la science » dans le Pacifique Nord-Ouest, où il a tué 132 cétacés en 2013, de même qu’au large des côtes du Japon.

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