Grève SNCM: Valls accorde des baisses de charges aux entreprises corses affectées

Les entreprises pénalisées par le mouvement de grève de deux semaines et demi qui a perturbé les liaisons maritimes entre la Corse et le continent bénéficieront d’un « étalement » du paiement de leurs charges patronales du deuxième trimestre et d’un « effacement » de ces charges au troisième trimestre, a expliqué Antoine Mondoloni, président de la Chambre régionale de commerce et d’industrie de Corse à sa sortie de Matignon.

Seules seront concernées « les entreprises impactées par la crise, donc il faudra les recenser, entreprise par entreprise, dans le tourisme, le BTP, chez les agriculteurs, les artisans », a-t-il indiqué, en faisant part de sa satisfaction.

Matignon a ensuite confirmé dans un communiqué ces mesures de compensation, ajoutant que « la Caisse des dépôts et la BPI seront mobilisées pour proposer des prêts à taux zéro aux entreprises rencontrant des difficultés ».

« Toutes ces mesures témoignent de la solidarité de la Nation envers la Corse et ses habitants », a indiqué le cabinet du Premier ministre.

« La réunion partait très mal, nous étions avec des +pinailleurs+, nous étions très pessimistes. Mais Manuel Valls est arrivé et a su dépassionner le débat. Il a su trancher », a salué M. Mondoloni.

« On a déjà eu ce qu’on voulait sur ce point-là, c’est énorme, d’autres demandes viendront évidemment sur l’impact psychologique qu’a eu ce mouvement sur le tourisme, mais ça viendra plus tard », a-t-il dit.

M. Mondoloni, qui était reçu avec neuf autres représentants de divers secteurs corses (tourisme, transport, commerce, BTP…), n’a pas été en mesure de chiffrer le montant des allègements de charges obtenus, qui dépendra du nombre d’entreprises y ayant droit. Un haut fonctionnaire va être nommé pour cette mission, a confirmé Matignon.

Pour le préjudice de la grève de la SNCM, « aujourd’hui, on sait que la Corse a perdu entre 7 et 8 millions d’euros, sur 17 jours », soit plus de 120 millions d’euros.

Quant à la fin du conflit et la reprise du travail annoncée jeudi, « il était temps que ça arrive », a dit M. Mondoloni, répétant que l’Etat avait eu « tort » de ne pas être intervenu, en particulier pour libérer le navire de la CMN bloqué par les marins grévistes de la SNCM.

Plusieurs centaines de dirigeants d’entreprises, commerçants et artisans et d’élus avaient de nouveau protesté mercredi à Bastia contre les conséquences de la grève sur leur activité, avec des détériorations en fin de manifestation.

Au lendemain d’un compromis scellé dans la douleur, les salariés de la SNCM ont voté jeudi la reprise du travail. Les syndicats ont exigé d’être reçus par Manuel Valls pour obtenir des « clarifications », mais « aucune demande officielle » n’a été formulée selon Matignon.

map/gd/eb

BANCO BPI

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