« Des milliers de Rohingya et d’autres migrants continuent d’être acheminés clandestinement par des trafiquants d’êtres humains – par la Thaïlande et à partir d’autres pays de la région -, dans certains cas, grâce à la corruption des autorités locales thaïlandaises », dénoncent les députés européens dans une résolution adoptée à Strasbourg.
Les autorités et les fonctionnaires thaïlandais doivent « mettre un terme à toute complicité avec les bandes criminelles » responsables de ces exactions, demande le Parlement.
La Birmanie, de son côté, doit « changer sa politique » pour « mettre fin aux persécutions et aux discriminations » à l’encontre des Rohingya, et leur permettre d’accéder à la citoyenneté, affirment les élus, dénonçant « l’impunité » dont jouissent les auteurs de ces exactions.
Les Rohingya, membres d’une minorité considérée comme l’une des plus persécutées au monde, sont « détenus dans des conditions inhumaines dans des camps situés dans la jungle au sud de la Thaïlande, et sont torturés, affamés et battus à mort par leurs ravisseurs afin d’extorquer des rançons à leurs familles et à leurs proches, ou sont vendus comme esclaves », dénonce le Parlement.
Les persécutions subies en Birmanie par les Rohingya, communauté musulmane pauvre et marginalisée dans un pays largement bouddhiste, sont considérées comme l’une des causes profondes de l’augmentation du nombre de migrants qui risquent leur vie sur les mers en Asie du Sud-Est.
Cet exode de Rohingya mais aussi de Bangladais qui fuient la misère et tentent de rallier la Malaisie dure depuis des années. Mais le phénomène a pris cette année une ampleur catastrophique depuis que les filières clandestines sont apparemment désorganisées par la nouvelle politique répressive de la Thaïlande.
Ces derniers jours, près de 3.000 boat people ont réussi à rallier l’Indonésie, la Thaïlande ou la Malaisie après des jours d’errance en mer. Mais des centaines seraient toujours à l’abandon dans le golfe du Bengale ou en mer d’Andaman.
La Birmanie a déclaré mercredi être « prête à fournir une assistance humanitaire » à ces migrants en perdition en mer depuis des jours, alors que plusieurs de ses voisins d’Asie du Sud-Est se réunissent pour discuter de la crise actuelle.
