Nancy: prison avec sursis requise pour un petit détournement de fonds devenu gros

Le jugement sera rendu le 12 janvier.

La peine requise est assortie de l’obligation d’indemniser la mutuelle, en cours de liquidation.

Les deux femmes, âgées de 57 ans et 58 ans, sont suspectées d’avoir détourné près de 100.000 euros pour l’une et 150.000 euros pour l’autre au préjudice de la mutuelle de l’usine Solvay, à Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle).

La prévention ne porte que sur les années 2012 à 2016, mais les sommes détournées, depuis 2006-2007, selon une des prévenues, depuis 15 ans pour l’avocate de la mutuelle, atteindraient 650.000 euros.

Les faits ont été révélés en avril 2016 après le signalement du commissaire aux comptes. Les deux femmes, une secrétaire administrative et une aide-comptable embauchées en 1982, se sont rapidement dénoncées pour faire taire les rumeurs.

Le détournement a débuté à la faveur d’un trop perçu envoyé par un établissement hospitalier. Les premiers chèques émis concernaient « des petites sommes, pas tous les mois » jusqu’à atteindre un montant proche de 3.000 euros mensuels, a relevé le président du tribunal correctionnel.

« C’était devenu une institution, toutes les troisièmes semaines du mois je faisais un chèque pour moi et les quatrièmes semaines pour ma collègue », a raconté aux enquêteurs l’une des prévenues, au chômage depuis son licenciement pour faute lourde.

Les souches des chèques volés étaient soigneusement déchirées et des fausses factures établies.

« Vous faisiez plus que doubler votre salaire, vous avez fait des cadeaux, des travaux dans vos habitations respectives et dit aux enquêteurs que vous n’aviez pas un train de vie extraordinaire », a souligné le magistrat.

Me Marie Desmet, l’avocate de la mutuelle, qui compte 1.800 adhérents, a souligné le mode opératoire « parfaitement élaboré » et « l’imagination, la très grande astuce » du duo pendant 15 ans.

« On ne peut pas dire +Mesdames, c’est incompréhensible que vous ayez été tentées+ », a plaidé en défense Me Frédéric Berna, pointant l’absence de contrôle.

« On a vu que ça passait…C’est un engrenage, quand on met le pied dedans », a expliqué l’ancienne aide-comptable, qui travaille désormais en intérim.

Sa co-prévenue a exprimé ses « remords » et souligné les conséquences de ses actes sur ses proches. Son mari, conseiller municipal, s’est suicidé au moment où les faits ont été révélés.

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