Asile: l’idée de quotas de réfugiés divise l’UE

Mesure phare du plan d’action que doit présenter mercredi la Commission européenne pour aider l’Italie à gérer un afflux de migrants venus de Libye, l’obligation faite aux Etats membres de prendre en charge un quota de réfugiés divise.

« L’idée européenne que quelqu’un puisse laisser des réfugiés pénétrer dans son pays pour ensuite les +redistribuer+ dans d’autres Etats membres n’est pas équitable, elle est folle », a affirmé vendredi le Premier ministre hongrois, Viktor Orban.

Une telle redistribution ne pourra être imposée à la Grande-Bretagne, à l’Irlande et au Danemark, car ces trois pays ne participent pas à la législation sur l’asile et l’immigration.

« Ces trois pays ont un +opt out+ (une option de retrait), c’est comme ça et il n’est pas possible de revenir sur cela », a expliqué à l’AFP une des sources. « Ils peuvent décider de participer, mais seulement sur une base volontaire », a-t-elle souligné.

Ces dérogations rendent difficile d’imposer les quotas aux 25 autres membres de l’UE. La question divise la Commission européenne, et aucun accord n’avait encore été trouvé mardi, à la veille de la réunion des commissaires consacrée à l’adoption du plan.

Le président de l’exécutif européen, Jean-Claude Juncker, souhaite que ces quotas soient obligatoires, a-t-on précisé de source communautaire. « Certains pays ne font rien pour accepter des demandeurs d’asile ou pour aider les autres pays de l’UE qui les prennent en charge », souligne la proposition.

Le plan d’action se veut une « réaction immédiate de l’Union européenne face aux tragédies humaines en Méditerranée ». Mais il traite aussi du problème des réfugiés installés dans les pays voisins de la Syrie, pour tenter de les dissuader de se lancer dans la traversée de la Méditerranée.

L’Organisation des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a demandé à l’UE d’offrir 20.000 places d’accueil par an pour les Syriens réfugiés dans les pays voisins. Mais aucun chiffre ne figure encore dans la proposition qui sera soumise aux commissaires mercredi, a-t-on indiqué de source européenne.

La prise en charge des réfugiés venus de pays tiers se fait pour l’instant sur une base volontaire. 36.000 réfugiés syriens ont été pris en charge par l’UE en 2014, mais une quinzaine de pays seulement ont participé à cet effort, indique la Commission.

L’UE redoute l’arrivée de vagues de migrants en Italie pendant l’été. Son plan d’action vise à aider le gouvernement italien à gérer cette situation, notamment à déterminer rapidement ceux des arrivants qui peuvent bénéficier de l’asile.

Le principe des quotas, réclamé par l’Italie, est soutenu par l’Allemagne et la France, mais ni Berlin ni Paris ne se sont prononcés pour rendre cette mesure obligatoire.

Le mécanisme de quotas proposé par la Commission serait dans un premier temps temporaire, pour « permettre de gérer l’urgence », a-t-on indiqué de source européenne. Jean-Claude Juncker souhaite mettre ensuite en place un mécanisme permanent, susceptible d’être activé sous certaines conditions.

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