Opération de « libération » d’un navire de la Brittany Ferries bloqué par des grévistes

Dans un communiqué, la Brittany Ferries indique qu' »une opération menée dans la nuit de samedi à dimanche par une vingtaine d’actionnaires de la compagnie a permis de libérer le bateau (…) bloqué à Ouistreham et de reprendre le contrôle du navire qui était tenu en otage par le chantage d’une minorité ».

Le navire, le Mont-Saint-Michel, qui assure des rotations vers l’Angleterre, « a ensuite appareillé pour Roscoff où il est arrivé » dimanche, poursuit dans son communiqué la Brittany Ferries, filiale de la coopérative agricole bretonne Sica de Saint-Pol-de-Léon, dans le Finistère.

Aucun détail des modalités de cette opération et notamment des conditions d’appareillage et de navigation, à laquelle ont participé le président de la Brittany Ferries, Jean-Marc Roué, et une vingtaine de producteurs de légumes des coopératives propriétaires de la compagnie, n’a été communiqué.

Les dockers de Ouistreham s’étaient mis en grève mercredi, selon la direction, pour des questions salariales.

« Leurs demandes correspondent à une augmentation supplémentaire des salaires nets de l’ordre de 5% », indique la direction, qui a jugé ces demandes « irrecevables alors que la compagnie sort d’une crise financière très grave ».

Par ailleurs, affirme la direction, venaient de s’achever les négociations annuelles dans le cadre desquelles ont été prévus « des efforts salariaux équitables pour tous les salariés -dockers, marins, sédentaires ».

L’opération de « libération » du Mont-Saint-Michel « illustre le ras-le-bol des actionnaires de Brittany Ferries » à la suite du blocage du navire, commente la compagnie. L' »opération surprise s’est déroulée sans heurt », assure-t-elle.

Les dockers travaillent pour la Société de manutention du port de Caen, dont la Brittany Ferries est l’actionnaire majoritaire.

Contactée par l’AFP, la CGT de la Brittany Ferries a indiqué que « la majeure partie de l’équipage avait été débarquée » samedi.

L’opération « pose des questions. Comment le président Roué et les actionnaires ont-ils pu arriver en zone restreinte, dans le port? » s’est demandé Michel Le Cavorzin, délégué CGT.

« Des cultivateurs sont montés à bord, il va falloir avoir des explications. Comment le navire a-t-il pu appareiller? Y avait-il un effectif suffisant pour que le bateau parte? C’est une question qu’on va poser aux Affaires maritimes », a dit M. Le Cavorzin.

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